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Les Pollens

Les pollens

Toutes les espèces végétales qui produisent des fleurs, si petites soient-elles, produisent du pollen. Le pollen est un élément reproducteur microscopique produit par les organes mâles des plantes. La taille de ce minuscule grain, de forme plus ou moins ovoïde, varie de 3 µm (myosotis) jusqu’à 200 µm (courge), ce qui ne permet pas de le déceler à l'œil nu. La forme des grains de pollen et ses ornements sont caractéristiques de la plante qui les a produits.

D’où viennent-ils ?

La fleur est l’organe de reproduction d’une plante. Les grains de pollens sont situés dans les anthères, qui constituent, avec les filets, la partie mâle de la fleur appelée étamine. Au centre de la fleur se trouve la partie femelle, appelée le carpelle, elle contient l’ovule. Le sépale protège le bourgeon lorsque le pétale attire les insectes.

Lors de la pollinisation, les grains de pollens sont déposés sur le stigmate du carpelle. Ce transport se fait via le vent ou les insectes et selon la plante, peut se faire au sein d’une même fleur ou entre 2 fleurs. Les grains de pollens déposés vont alors germer jusqu’à atteindre l’ovule contenu dans l’ovaire au cœur de la fleur. L’ovule se transforme en graine contenant l’embryon et les parois de l’ovaire se transforment en fruit.

Les conditions météorologiques jouent un rôle déterminant : elles interviennent dans le déclenchement de la pollinisation, la quantité de pollen produit et le transport des grains dans l'air. Ceux-ci sont transportés selon deux moyens :

Par les insectes, pour les plantes « entomophiles », qui transportent les pollens de fleurs en fleurs. Les fleurs qui utilisent des insectes sont généralement voyantes et parfumées, comme un lys. Leur pollen est peu abondant dans l’atmosphère et peu allergisant.

Par le vent, pour les plantes « anémophiles » : véhiculés par l’air, la distance que les grains de pollen peuvent parcourir est d’autant plus grande que leur taille est petite. Ces fleurs sont généralement discrètes, ternes et sans odeur, comme un chaton de bouleau. Leur pollen est abondant dans l’atmosphère et souvent allergisant.

Les saisons de pollinisation varient selon les espèces végétales, les régions, les années et les conditions météorologiques. En Bourgogne-Franche-Comté, on assiste généralement à trois périodes de pollinisation au cours de l’année :
•    La première période débute au cœur de l’hiver, aux environs de fin janvier, pour finir au printemps, courant mai, avec les pollens d’arbres et d'arbustes.
•    La seconde se produit au printemps jusqu’à la fin de l’été, avec les pollens d'herbacées, comme les graminées, le plantain, l'oseille…
•    Certaines espèces d'arbres comme le châtaignier, le cèdre ou le tilleul, et d'herbacées, comme l'ambroisie qui est hautement allergisante, sont plus tardifs, et libèrent leurs pollens de l'été à l'automne.

Les effets sur la santé

Les pollens jouent, dans certaines circonstances, le rôle d’allergènes, c’est-à-dire de substances provoquant une réaction immunitaire. En pénétrant dans les voies respiratoires des individus sensibles, ils provoquent des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères voire invalidantes : irritations et picotements du nez, rhinite, crises d’éternuements, conjonctivites, larmoiements… Les petits pollens, qui pénètrent jusque dans les bronches, peuvent provoquer des crises d’asthme : diminution du souffle, sifflements bronchiques ou encore toux persistante.

L’allergie au pollen, ou « pollinose », dépend de plusieurs facteurs :

  • La quantité de pollens dans l’air : plus elle est importante et plus une personne allergique risque de manifester une réaction ;
  • La sensibilité des individus : une personne peu allergique réagira si l’air contient une grande quantité de pollens alors qu’une personne très sensible manifestera une réaction avec peu de pollen.
  • Le potentiel allergisant de chaque plante : plus il est élevé, plus la quantité de pollen nécessaire à provoquer une réaction allergique est faible.

Dans certaines conditions, la pollution atmosphérique augmente le risque d’allergie aux pollens, soit en modifiant l’allergénicité des pollens, soit en fragilisant les voies respiratoires.

  • Action sur les grains de pollen : La présence de polluants tels que le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre ou l’ozone, fragilise la membrane externe des grains de pollen, qui contiennent de minuscules granules. Ces composants allergènes ont plus de facilité à sortir du grain et donc à entrer en contact avec les muqueuses
  • Action sur les voies respiratoires : Les polluants de l’air ont un caractère irritant qui fragilise les muqueuses respiratoires et les rendent plus sensibles et plus réactives. Leurs effets s’ajoutent alors à ceux de l’allergie pollinique. En particulier, les particules fines faciliteraient la sensibilisation des personnes prédisposées.

La surveillance pollinique en Bourgogne-Franche-Comté

La surveillance des pollens est réalisée au moyen de capteurs fonctionnant selon la méthode HIRST (1952), standardisée selon les protocoles du réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Le principe est basé sur l’aspiration d’un volume d’air connu, avec projection des particules (notamment grains de pollens et spores) sur une surface piège.


La campagne de surveillance est réalisée chaque année entre février et octobre, et les dates de démarrage sont affinées chaque année selon les conditions météorologiques, ainsi par exemple un hiver doux engendre une pollinisation précoce et donc un début de surveillance plus tôt dans l’année. Les capteurs sont répartis sur le territoire de Bourgogne-Franche-Comté et assurent une mesure continue sur la période de surveillance.

L’air  est aspiré selon un débit de 10 litres d’air par minute, ce qui correspond à une respiration humaine moyenne.

L’air entre dans l’appareil et les grains de pollen qu’il contient sont alors projetés sur une bande transparente adhésive. Le tambour, entraîné par un système d’horlogerie, effectue un tour complet en une semaine. Après 7 jours dans le capteur, le tambour est transféré au laboratoire.

La bande adhésive, alors impactée par les pollens, est découpée et montée entre lames et lamelles pour l’observation microscopique.

Les lames sont préparées à l’aide d’une solution colorée, ce qui confère un aspect rose aux pollens.

Les pollens sont identifiés et comptés à l’aide d’un microscope. Chaque plante a sa période de floraison et chaque pollen a ses propres caractéristiques morphologiques, ce qui permet d’identifier les différentes espèces.

Exemple de pollens d’ambroisie vus au microscope.

Les résultats des comptages, associés aux observations cliniques des allergoloques et phénologiques (observation des plantes sur le terrain), permettent ensuite au RNSA d’établir une prévision pour la semaine suivante, sous forme d’un indice appelé Risque Allergique lié à l'Exposition aux Pollens (RAEP). Basé sur une échelle de 0 (nul) à 3 (élevé), cet indice caractérise de manière simple et globale le risque encouru par les personnes allergiques et leur permet de prendre les dispositions nécessaires.

Durant la période des mesures, soit de février à septembre, un bulletin est établi chaque vendredi retranscrivant l’ensemble des indices issus des 5 capteurs de la région. Un allergologue apporte également son expertise final en opposant son commentaire.


Consulter les données des capteurs
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Les conseils pour limiter les effets des pollens

Si vous êtes allergique aux pollens en général :

  • Ne séchez pas votre linge à l'extérieur pendant votre période d'allergie.
  • Aérez votre chambre tôt le matin.
  • Limitez les grandes sorties champêtres en pleine période pollinique.
  • Rincez vos cheveux le soir avant d'aller vous coucher.
  • En voiture, roulez vitres fermées. La climatisation avec filtre à pollens est préférable.
  • Lavez-vous régulièrement le nez avec du sérum physiologique.
  • Le port de lunettes peut limiter l'impact sur les yeux.
  • Évitez les efforts intenses à l'extérieur pendant la période pollinique.

Si vous êtes allergique aux graminées :

  • Faites tondre votre pelouse régulièrement, pour éviter qu'elle dissémine ses pollens.
  • Fermez les portes et fenêtres pendant les tontes.
  • Évitez de sortir immédiatement après l'orage.
  • Préférez les zones côtières pour vos vacances estivales.