Ce jeudi 20 juin, à l’occasion de l’Assemblée Générale d’Atmo Bourgogne-Franche-Comté, est paru le bilan de la qualité de l’air pour l’année 2023. Si la qualité de l’air s’améliore globalement dans notre région, comme en France métropolitaine, quelques nuances persistent…
Globalement, la qualité de l’air en France s’améliore depuis les 10 dernières années
Sur les 10 dernières années, en Bourgogne-Franche-Comté comme en France métropolitaine, la qualité de l’air s’est globalement améliorée.
Selon le « Bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2022 », publié fin 2023 par le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, la baisse des émissions de polluants atmosphériques, amorcée il y a plusieurs années à la suite de la mise en place de stratégies et plans d’action, a conduit à une amélioration globale de la qualité de l’air. Les concentrations moyennes annuelles de polluants sont en baisse et les dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé touchent des zones moins vastes et moins nombreuses.
Toutefois, malgré l’amélioration globale de la qualité de l’air, des épisodes ponctuels de pollution sont encore observés en certains points du territoire, avec notamment des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine à court et à long termes (pics de pollution et pollution chronique).
Quelle qualité de l’air en 2023 en Bourgogne-Franche-Comté ?
Tout au long de l’année, Atmo BFC diffuse un indicateur de qualité de l’air à la commune appelé « indice ATMO ». Dans notre région en 2023, la qualité de l‘air a été globalement "moyenne", avec, au sein des principales villes, communautés de communes et agglomérations, un minimum de 237 jours à Besançon et un maximum de 295 jours à Sens. L'indice "bon", moins fréquent, a été atteint quelques jours seulement sur l'ensemble de l'année, entre 1 jour à Lons-le-Saunier et 11 jours sur la Communauté Urbaine Creusot-Montceau. L'indice "dégradé" a marqué entre 41 et 74 jours de l'année (respectivement à Sens et Besançon). Le maximum de jours avec un indice "mauvais", soit 50 jours, revient à Besançon, tandis que le minimum revient à Nevers avec 18 jours. L'indice "Très mauvais", tout comme l'indice "Extrêmement mauvais", n'a jamais été atteint, et ce pour aucune des agglomérations de Bourgogne-Franche-Comté.
L’ensemble des communes de la région ne sont pas toutes égales en termes de qualité de l’air. Au centre et à l’est de la région, les zones les plus densément peuplées et inscrites dans un tissus d’activités relatif, sont aussi celles qui ont été le plus marquées par des indices de qualité de l’air plus régulièrement dégradés ou mauvais.
BILAN des polluants surveillés
Dans notre région, la plupart des seuils réglementaires pour les polluants atmosphériques ont été respectés en 2023, excepté pour l’ozone.
Polluant dit « secondaire », l’ozone résulte d’une réaction chimique dans l’atmosphère, sous l’effet des rayons du soleil, entre certains polluants dits « primaires », notamment ceux émis par le secteur des transports et le secteur industriel (NOx et COV). La pollution à l’ozone intervient donc essentiellement en période estivale. Les zones habituellement les plus impactées sont celles où les activités humaines sont concentrées, étant donné qu’elles sont à l’origine de ces polluants précurseurs de l’ozone. La valeur cible pour la santé humaine, en moyenne sur 3 ans, fait apparaître une zone de dépassements située notamment au centre-est de la région, côté ex-Franche-Comté, de Besançon à Lons-le-Saunier, ainsi que sur le secteur Belfort-Montbéliard. (voir analyse en page 45 de notre Bilan des activités 2023).
Toutefois, le dépassement ponctuel de certains seuils, définis à l’échelle horaire ou journalière, montre que notre région peut-être le siège de pics de pollution de l’air à certaines périodes de l’année notamment. Ainsi, si en 2023 aucun épisode de pollution à l’ozone n’a été constaté, deux épisodes de pollution aux particules PM10 ont été observés. Ces épisodes sont survenus en février et en mars, impactant simultanément plusieurs départements de la région. Seule la Nièvre n’a pas été concernée par ces épisodes.
A propos des normes OMS
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a actualisé le 22 septembre 2021 ses recommandations sur les niveaux des principaux polluants de l’air. Les nouvelles lignes directrices se veulent plus ambitieuses et contraignantes, mais dans le seul et unique but de protéger la santé des populations. Ces recommandations n’ont pas de caractère juridiquement contraignant pour les Etats mais elles ont vocation à alerter sur l’enjeu sanitaire que représente la pollution de l’air, voire orienter la réglementation en vigueur au sein des Etats et les politiques publiques mises en œuvre.
En BFC, comme à l’échelle de la France, la plupart de ces repères sont désormais dépassés. Un franchissement des seuils OMS que l’on retrouve sur une majorité de pays du monde…
Carte des régions du monde en dépassement des seuils OMS (source)
Les bons gestes
Pour limiter la pollution de l’air ambiant et s’en protéger, il existe de nombreux gestes que chacun peut mettre en pratique. La plupart de ces gestes citoyens relèvent du bon sens et sont pour la plupart faciles à mettre en œuvre dans de nombreuses activités du quotidien.
Quand c’est possible, j’adapte mon mode de transport
Je limite l’utilisation de mon véhicule
J’effectue mes petits trajets à pieds ou à vélo (les petits trajets effectués en ville, moteur froid, engendrent une forte surconsommation de carburant)
Je favorise les transports en commun
Je pratique le covoiturage
Je suis un conducteur responsable
Je conduis avec souplesse et décontraction, surtout lors des 5 premiers kilomètres
Pour limiter ma consommation de carburant et les émissions polluantes de mon véhicule, j’évite les accélérations et les freinages brutaux, je respecte les limitations de vitesse et je ne laisse pas tourner le moteur inutilement
Je n’utilise pas systématiquement la climatisation, afin de limiter ma consommation de carburant et donc mes émissions
Mon véhicule est régulièrement entretenu. Par exemple, je change le filtre à air une fois par an (Un filtre à air encrassé endommage fortement les conduits internes du moteur et peut conduire à la panne)
Je consomme responsable avant de produire des déchets
Je choisis des produits en vrac, en recharge ou en format familial pour limiter les emballages
Je fais mes courses avec des sacs réutilisables
Je trie mes déchets et je composte mes déchets organiques
Je ne brûle pas mes déchets verts, je préfère le compost ou la valorisation en déchetterie
Je maîtrise ma demande énergétique
J’utilise des appareils électriques peu gourmands : mes appareils électroménagers sont de classe énergétique A
Je suis équipé d’ampoules basse consommation
J’éteins la lumière lorsque je quitte une pièce
Je ne laisse jamais les appareils en veille, par exemple j’éteins la télévision lorsque je ne la regarde pas
Mon habitat est isolé pour éviter les fuites thermiques
Je choisis mes matériaux de construction en fonction de leur label
Je privilégie les sources d’énergie alternatives lorsque cela est possible : réseau de chaleur local, biomasse, énergie solaire, éolienne, géothermie…
J’optimise mon installation de chauffage
J’ai installé par un poêle à bois labellisé « Flamme verte », qui limite les émissions de particules dans l’air extérieur
J’ai remplacé ma vieille chaudière par un modèle à condensation, qui consomme moins d’énergie et diminue les émissions de polluants dans l’air extérieur
Je brûle du bois de bonne qualité : bûches, plaquettes et granulés certifiés
J’entretiens régulièrement mon installation